It’s official; payments are interoperable in WAEMU. Who are the real winners?

1. Pourquoi l’interopérabilité est importante

Dans le secteur de la finance numérique, l’interopérabilité désigne la capacité des acteurs financiers (banques, fintechs, opérateurs de mobile money) à réaliser des transactions entre leurs systèmes de manière fluide et instantanée. Cela signifie qu’un utilisateur de Wave, Orange Money, Moov Money, ou toute autre plateforme mobile, peut désormais envoyer de l’argent à un utilisateur d’une autre plateforme, instantanément, sans frais de transfert supplémentaires, et de manière sécurisée, indépendamment du pays ou de l’opérateur dans une zone précise.

Notre focalisation sur l’Afrique francophone nous ramène aux mêmes zones : la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), avec un focus sur cette dernière.

Ce concept est vital en Afrique, où le mobile money a explosé ces dix dernières années. Mais cette croissance s’est souvent faite dans des écosystèmes fermés, contrôlés par des opérateurs dominants, créant ainsi des silos.

Pourquoi c’est important :

  • Elle favorise l’inclusion financière, surtout en zone rurale.
  • Elle réduit les coûts pour les consommateurs.
  • Elle stimule la concurrence et l’innovation.
  • Elle pose les bases d’une économie numérique unifiée à l’échelle régionale.

Les deux grandes zones CFA en Afrique sont gérées par deux banques centrales: La BEAC et la BCEAO, qui chacune à leur tour avait lancé des initiatives vers l’interopérabilité.

2. Le Cadre de la BCEAO et le PI-SPI

BCEAO formalised the launch of the Interoperable Platform of the Instant Payment System (PI-SPI) of UEMOA in August 2025/Image Source: Digital Mag

C’est en 2021, que pour casser les barrières et les silos, la BCEAO a lancé un projet d’interopérabilité régionale, devenu obligatoire en 2024. En 2024, ce projet a débouché sur un cadre réglementaire obligatoire pour tous les opérateurs, obligeant tous les acteurs du mobile money et de la finance numérique à devenir interopérables.

Un communiqué du 1er Août 2025 de la BCEAO a annoncé le lancement officiel de la Plateforme Interopérable du Système de Paiement Instantané (PI-SPI) pour le 30 septembre 2025. Cette plateforme permettra des transferts instantanés, sécurisés et interopérables dans toute l’UEMOA, peu importe la banque, le compte ou l’émetteur. Ceci vient après une série “de tests en conditions réelles utilisations” faites depuis le 5 Juin 2025.

Ceci a évidemment eu un impact sur plusieurs secteurs et startups. Par exemples, sur les acteurs concernés :

  • Opérateurs de mobile money (MTN MoMo, Orange Money, Airtel Money, etc.) : soumis à la même interopérabilité imposée.
  • Banques traditionnelles, MFIs, et établissements de paiement : intégrés dans le même réseau.
  • Fintechs & PSP (Wave): désormais régulés, avec obligation de licence pour accéder à GIMAC.

Plusieurs conséquences sont à noter, donc les suivantes:

  • Fin du cloisonnement propriétaire : l’avantage concurrentiel fondé sur un réseau fermé disparaît.
  • Égalisation des chances : les retardataires peuvent entrer sur le marché sans construire
    une infrastructure coûteuse.
  • Commoditisation de l’innovation basique (transfert instantané) : valeur repoussée vers
    services à plus haute valeur ajoutée.
  • Charge réglementaire initiale pour les acteurs en place, mais un terrain plus structuré pour tous à long terme

Mais il faut aussi noter qu’il y a plusieurs secteurs positivement impactés :

  • E-commerce : paiements plus fluides, conversion accrue.
  • Agritech & Healthtech : paiements ruraux et décentralisés.
  • Insurtech : collecte des primes facilitée.
  • Transferts de diaspora : moins de frictions, plus d’intégration.

3. Étude de cas : Wave, victime de sa propre innovation ?

Image Source: Wave team

En Afrique de l’Ouest, Wave a redéfini les règles du jeu avec son application simple, des frais à 1 %, et un contrôle total de la chaîne de valeur. Résultat ? Une adoption fulgurante dans plusieurs pays, et maintenant une entrée (certes timide) sur l’Afrique centrale en commençant par le Cameroun. Puis vint l’interopérabilité.

L’interopérabilité imposée change la donne et bouleverse le modèle de Wave :

  • Fin des écosystèmes fermés : l’utilisateur n’est plus captif. Le principal avantage compétitif de Wave disparaît vu qu’est éliminée la fidélisation forcée de l’utilisateur à une seule plateforme.
  • Effet d’aubaine pour les concurrents : Wave a éduqué le marché, les autres en profitent sans le coût initial.
  • Innovation standardisée : le transfert instantané n’est plus un différenciateur mais devient la norme.
  • Double effort réglementaire : Wave doit assumer des coûts d’intégration plus lourds. En tant que pionnier, Wave doit s’adapter en premier aux nouvelles normes.

Malgré une anticipation probable, la régulation nivelle le terrain et réduit l’avantage de l’innovation initiale. Les acteurs déjà matures comme Wave doivent : 1) assumer en premier les coûts de mise en conformité, et 2) modifier des systèmes complexes existants, ce qui est plus coûteux que bâtir from scratch.

Conclusion

L’interopérabilité en UEMOA redistribue les cartes. Les pionniers comme Wave perdent leurs avantages propriétaires mais ouvrent la voie à un marché plus compétitif et inclusif. L’avenir réside dans les super-apps régionales, les services financiers intégrés et les innovations au-delà du simple transfert.

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